La conciliation entre islam politique et démocratie: leurre ou réalité ?

Une conférence s’est déroulée le 07 novembre dernier au forum de Lisbonne 2013 ayant pour thème « La conciliation entre islam politique et démocratie: leurre ou réalité » le débat s’est déroulé entre Faiza Skandrani, journaliste et activiste tunisienne pour la parité et les droits des femmes et Saida Ounissi, doctorante à la Sorbonne.

La problématique de la conciliation entre islam politique et démocratie est devenue suite à l’accession au pouvoir des partis islamistes lors du printemps arabe une problématique essentielle. La polarisation n’est plus seulement politique mais soulève une rupture idéologique qui passionne le débat car elle rappelle sans cesse l’ancrage culturel arabo-musulman et un modèle qui semble souvent exporté de l’occident.

Le débat qui s’est déroulé entre deux tunisiennes a d’abord mis en avant les spécificités du mouvement islamiste sous la clandestinité puis lors de son accession au pouvoir lors des élections.Saida Ounissi a d’abord appelé à dépassionner le débat sur l’Islam politique. Elle se réclame d’une génération libérée des idéologies et plus à même de dialoguer sereinement.

Saida Ounissi a exposé l’histoire des mouvements islamistes qui dateraient de l’époque coloniale. Elle a parlé à cet effet de la persécution dont ont été victimes les islamistes sous l’Etat moderne, autrement dit sous Bourguiba et Ben Ali, omettant toutefois de rappeler que d’autres opposants d’autres obédiences politiques ont subi le même sort. La pensée islamiste aurait évolué lors de l’exil préparant le terrain à un islam politique modéré. Elle a ajouté que ces partis ont connu une certaine maturité après les élections. Saida Ounissi a ajouté que les islamistes au pouvoir ne sont pas revenus sur les acquis de la femme dans le CSP et ont préservé la liberté d’expression.

Faiza Skandrani, n’a pas manqué de soulever le combat mené par la société civile pour le maintien des acquis des droits des femmes, rappelant ainsi la polémique suscitée par l’article de la constitution stipulant que la femme est complémentaire de l’homme, mais aussi la remise en cause de la CEDAW de la part du parti Ennahdha qui a refusé entre autres, la signature du pacte républicain. Faiza Skandrani affirme ainsi que nulle conciliation n’est possible entre islam et démocratie et que seul un Etat laïc peut être garant de toutes les libertés. Elle a rappelé la pression de la société civile sur le bloc d’Ennahdha pour éviter la mise en place de la Charia dans la constitution. Face aux dangers qui guettent la démocratie, Faiza Skandrani appelle à la vigilance et dénonce le double discours des partis islamistes qui tentent d’exporter un modèle d’islam modéré à l’étranger mais qui dans les faits remettent constamment en cause les libertés fondamentales des tunisiens. Elle avance en effet que le parti Ennahdha ne reconnaît la démocratie que quand elle lui permet d’accéder au pouvoir.Ce parti n’a eu de cesse d’avancer l’argument religieux comme accusation envers l’opposition , n’hésitant pas à traiter les opposants de « koffar », « apostats », sans compter les atteintes à la liberté d’expression, aux droits des femmes et des minorités. La nécessité de séparer le religieux du politique est devenu une réalité à laquelle ne peut échapper un pays qui veut évoluer dans le sens de la démocratie et du respect des droits de l’homme.

Saida Ounissi a pour sa part rappelé son attachement à un Etat laïc. Franco-tunisienne, elle affirme à son tour que si la démocratie n’est pas incompatible avec l’Islam, il faut toutefois séparer le religieux du politique et respecter l’Etat de droit. Elle affirme aussi que les pays des printemps arabes ont certes leur propres spécificités, mais ils n’ont en aucun cas besoin de recevoir de leçons sur une démocratie pas souvent respectée dans des pays comme la France en l’occurrence.

Ce débat a certes soulevé des questions multiples : celui des libertés personnelles sans cesse menacées par le gouvernement islamiste qui, s’il tolère la différence politique, n’accepte pas la différence de croyance, pour preuve, Jabeur Mejri, emprisonné pour athéisme. La vigilance dont doit faire preuve la société civile est elle aussi symptomatique du peu de confiance accordé à des partis passés maître dans le maniement du double discours. La Tunisie est-elle le modèle de l’échec de la conciliation entre religieux et politique, ou le parti au pouvoir fait-il juste les frais d’une situation chaotique somme toute normale dans tout processus de transition démocratique ?

2 réflexions sur “La conciliation entre islam politique et démocratie: leurre ou réalité ?

  1.  » La vigilance dont doit faire preuve la société civile est elle aussi symptomatique du peu de confiance accordé à des partis passés maître dans le maniement du double discours. » oui absolument ! car « l’islam »( comme toutes les religions ) est passé maitre dans le double langage !! ne trouve t on pas TOUT et son CONTRAIRE dans le coran ?? même dans les fameux Noms de dieu on passe du « miséricordieux » au » 9ahhar  » (sadique )

  2. Précisant, comme même, que cet article sur la complémentaire de la femme, qui a stimulé tant d’ancre n’a jamais existé et on a jamais pu trouver la trace. Et soulignant aussi, que Gazi Beji et Jabeur Mejri on étés interpellé depuis le gouvernement de Beji Caid Sebsi. Et dont je ne peut m’empêcher de cautionner cette rhétorique qui ne cesse de se répéter. Gazi Beji et Jabeur Mejri ne sont que deux 7arraga (imégre clandistin ), deux escort qui ne demande qu’a être expatrier en France . Et ce n’est pas moi qui le dit, par exemple, le travail analytique très sérieuse du Blog El Kasbah, qui ne peut s’empêcher de se demander : une Manipulation de plus ! ——> https://www.facebook.com/notes/el-kasbah/laffaire-des-athées-de-mahdia-une-manipulation-de-plus-/378309292208644. Mais, aussi, l’article fort intéressant de Olfa Riahi (elle une vrai athée par contre, qui nous dévoile le dessous de cette histoire) —–> http://tobegoodagain.wordpress.com/2012/04/05/affaire-mahdia-lenquete-atheisme-delit-de-pensee-atteinte-au-sacre/.
    donc, arrêtant, avec cette fausse « affaire » et dénonçant le vrai mal qui est : les jeunes qui pour des carte de résidence à l’étranger, il sont prés à tous les arnaque possible et imaginaire, dés Mariage blanc…au arnaque des systèmes sociale .

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